Témoignages
Présentation de Bùi Trọng Khang
Je suis né dans une famille de confession bouddhiste, et comme pour la plupart des
bouddhistes de mon époque, la pratique consistait essentiellement à aller à la pagode et
rendre un culte aux ancêtres. Peu d’entre nous accordaient de l’importance à
l’Enseignement du Bouddha.
A l’adolescence, je me suis intéressé à la méditation bouddhique mais ne connaissais
pas le chemin qui y menait. Adulte, j’ai essayé les méthodes de certaines écoles de
méditation comme l’entrainement à la connaissance du mental, à l’approche sensorielle et à
la respiration méditative, mais je n’arrivais pas à les accéder profondément. Je pensais au
fond de moi-même que je ne possédais peut-être pas les pré-requis, que le moment n’était
pas encore propice, ou que je n’avais pas trouvé le guide approprié ; et, maintenant à ce
stade de l’âge avancé, le fait de constater que j’étais toujours dans une impasse, m’affectait
profondément, parfois jusqu’aux larmes.
Heureusement, j’ai eu une fois le bonheur de suivre une leçon sur la méditation
Sunyata dispensée par la Vénérable Bhikkhuni Triêt Nhu. Son enseignement était clair et
complet de bout en bout. Cela m’avait rempli de joie. Je l’avais tout de suite mis en pratique,
mais les résultats attendus n’étaient malheureusement pas bons. Au mois de septembre
2018, la Vénérable est revenue en Suisse et j’ai pu bénéficier intégralement de toute sa
semaine d’enseignement. Les deux principaux thèmes étudiés étaient : « La Réalité Telle
Quelle » et « Ne Parle Pas ». J’ai constaté un certain changement dans ma compréhension
des choses, et surtout j’ai expérimenté l’état de samadhi qui m’a encore donné plus de
confiance en moi.
De retour chez moi, j’ai continué à m’entrainer ; au bout de deux mois, un jour, en me
rendant à mon travail, tout en m’appliquant à « voir les choses telles qu’elles sont », je me
suis rendu compte que je me trouvais dans l’état de sans parole. J’ai mémorisé cet état
mental. Une semaine plus tard, après avoir retrouvé clairement cet état, j’ai constaté que
mon regard sur les choses était identique à celui observé précédemment. J’ai compris que
ces deux procédés sont fortement reliés entre eux.
Je continue la pratique et fais d’autres découvertes, peut-être justes, peut-être
incorrectes, mais heureusement que la Vénérable est toujours là pour les expliquer, et cela
rend la pratique attrayante, la méditation en position assise devient plus facile. Il en est de
même pour la compréhension des textes sur la méditation bouddhique, devenus plus
accessibles, le vocabulaire est moins énigmatique.
J’ai pris conscience d’avoir trouvé la bonne voie et je vais continuer à pratiquer la
méthode enseignée par Sunyata jusqu’à la fin de ma vie.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à la Vénérable et à mes compagnons de
route sur la voie de la méditation.
Khang
Janvier 2019
Lettre de Vérène
Bonjour,
Voilà un petit mot pour vous exprimer toute ma reconnaissance et vous dire un grand merci pour vos enseignements.
En 2005, j'ai découvert la méditation Zen. J'ai suivi des cours avec un maître de méditation de tradition chrétienne. Cela m'a réconcilié totalement avec la méditation pourquoi ? - J'avais des préjugés sur la méditation, je croyais que méditation ne rimait pas avec mes croyances, y avait-il incompatibilité ?
Pourquoi méditer ?
Pour retrouver qui je suis, pour être en paix avec moi-même et pour m'accepter totalement. Pratiquer tous les jours pour que la méditation devienne une habitude une nécessité un besoin vital. Pas toujours évident dans un monde moderne où on nous bombarde d'images, on nous incite à la consommation. Quelques fois je me dis que là j'ai fait un grand pas et quelques fois je me dis que je piétine, je fais du surplace. Mais qui parle ? - Ah l'égo toujours lui, comment le faire taire ? Tous ces commentaires ne sont là que pour me distraire. Si je veux être honnête avec moi-même je sais que je change à chaque instant, je connais la loi de l'impermanence.
Le but de la méditation.
C'est retrouver sa vraie nature, son essence pur, son vrai moi. Après quelques années de pratique pas toujours régulière certes mais j'avance. Je comprends que la méditation c'est s'assoir, être seulement là mais on peut retrouver cet état d'esprit de méditation dans la vie au quotidien en étant attentif. Pas toujours facile de mettre en pratique toute cette théorie mais je sais que c'est possible, qu'il faut simplement le vouloir et faire de son mieux.
En 2011 j'ai fait la connaissance de la méditation Sunyata. J'ai suivi un stage de base à Vaumarcus et j'ai appris beaucoup sur le bouddhisme et sur des méthodes différentes de méditer. Cela m'a beaucoup plus puisque j'ai continué dans cette voie et j'ai participé à d'autres séminaires. Je pense que la méditation est une opportunité qui est offerte à ceux qui cherchent plus de sagesse et d'équilibre dans leur vie; - une ouverture à tous les possibles.
J'aimerais remercier tout particulièrement la vénérable bikkhuni Triêt Nhu pour sa gentillesse et pour la qualité des ses enseignements. Je remercie aussi Mai Huong et son mari M. Duc qui ont mis sur place toute cette organisation en Suisse. Je remercie aussi tous les méditants de l'association Sunyata dont j'ai fait la connaissance; c'est toujours une grande joie d'être en leur compagnie, un bonheur, un cadeau dans ma vie. Merci à tous.
Vérène Gaschen
Lettre de Doris
Rencontre avec le bouddhisme
Je
suis née chrétienne catholique romaine et j'ai été très
croyante et convaincue de l'existence de Dieu jusqu'à l'âge
de 16 ans. Mes parents nous ont transmis des valeurs chrétiennes,
qui ont toutefois évolué au fil de ma jeunesse, au gré des
expériences que j'ai vécues. Je me suis aussi de plus en plus
interrogée sur l'existence de Dieu et j'ai commencé à douter.
Je trouvais la doctrine de Dieu incompréhensible, au point d'en
être devenue agnostique. Pour autant, je cherchais toujours une
philosophie qui pourrait m'apporter paix et sérénité. Un jour,
je suis passée devant un kiosque qui vendait un magazine Readers
Digest dont le titre était: «Le bouddhisme, c'est 100 fois
Sigmund Freud» (psychiatre renommé).
Curieuse de nature, j'ai
acheté le magazine et lu l'article, qui m'a beaucoup
impressionnée et convaincue de l'intérêt de cette philosophie.
Mais le facteur décisif a été la rencontre avec mes beaux-parents
vietnamiens et ma belle-sœur vivant à Montréal, qui pratiquaient
le bouddhisme depuis des années. Mon beau-père en particulier,
intarissable sur le bouddhisme, m'a finalement persuadée que la
pratique du bouddhisme me permettrait d'accéder à la paix et à
la sérénité. Avant le départ pour la Suisse, ma belle-sœur m'a
remis un livre du maître Thích Thanh Từ
intitulé «Les clés du Bouddhisme», qui explique clairement
l'enseignement du Bouddha.
Premier
pas vers la méditation
Après
la lecture du livre «Les clés du
Bouddhisme», j'avais une notion du bouddhisme
zen vietnamien mais
rien de tel en revanche en ce qui concerne la
méditation. Je suis donc allée
dans une maison d'édition pour
trouver des
livres sur la
méditation dans le bouddhisme
zen vietnamien.
J'y suis tombée sur
un livre du
maître vietnamien
Thích Nhất Hạnh intitulé
«Le Miracle
de la
Pleine Conscience». Ce
livre explique la
méditation et
comment il
est possible de l'intégrer dans
la vie de tous
les jours. Le
livre m'a
beaucoup plu et j'ai
donc essayé de
méditer selon la technique qui y est décrite.
Je me suis néanmoins vite
rendue compte que sans maitre il n'était
pas possible de progresser. Du coup, j'ai abandonné la méditation
quotidienne. Pour
trouver malgré tout un peu de sérénité
au bureau, j'ai
essayé de pratiquer la pleine conscience
au fil de la journée. Mais je demeurais
convaincue que la
méditation assise et
en marchant sont
les meilleurs remèdes pour
l'esprit.
Technique
de méditation Sunyata
La
coïncidence a voulu qu'un jour j'ai reçu un e-mail relatif à
plusieurs événements vietnamiens. J'y ai notamment trouvé des
informations sur une méthode de méditation du Maître Thích
Thông Triệt: la méditation Sunyata.
J'ai été immédiatement séduite par la brève description de
cette technique de méditation, aisément praticable par tout un
chacun, sans distinction de religion, de
culture ou de connaissance de la méditation.
Ce que j'ai beaucoup apprécié aussi, c'est que le qigong y est
intégré. Je me suis également rappelée du livre «Les clés du
bouddhisme» du maître Thích Thanh Từ,
dont le maître Thích Thông Triệt a été
le disciple.
Ce
qui m'a beaucoup plu aussi, c'est que le maître Thích Thông
Triệt se penche depuis de nombreuses années sur l'aspect
scientifique de la méditation dans le but de comprendre les
processus qui se déroulent dans le cerveau pendant la méditation.
Actuellement, il
est en effet scientifiquement prouvé
que la méditation
aide les gens à
maîtriser le stress
quotidien et à
supporter la douleur et d'autres
symptômes de la maladie. A
l'Hôpital universitaire de
Genève, on enseigne ainsi le
«mindfullness»
aux personnes dépressives. Dans
les informations reçues
sur la
méditation
Sunyata, un
cours de base était annoncé
en juillet 2012.
Malheureusement, j'ai eu un empêchement
et c'est mon mari Lau qui a assisté
à ma place à
ce cours donné
par la
Bhikkhuni Thích
Triệt Như. Il
a été très emballé par l'enseignement
prodigué et m'a
convaincue de suivre le cours avancé en
août 2013 à
Vaumarcus, bien
que je n'aie
pas participé au cours
de base.
En
août 2013, j'ai donc assisté à ce cours, qui portait
principalement sur le thème Tathâta (ainsité). Le cours était
donné en vietnamien et en anglais par la Bhikkhuni Thích Triệt
Như et
traduit en français par Madame Mai Huong Bui. Après cette semaine
de méditation en communauté, je suis revenue à la maison en pleine
sérénité et j'ai alors décidé de méditer chaque jour, ce que
je fais depuis.
En
août 2014,
nous sommes retournés à Vaumarcus,
mon mari et moi-même, pour
suivre le
cours de méditation
donné par la
Bhikkhuni Thích Triệt Như.
Cette fois, elle
a constaté que les
élèves
manquaient de pratique
et a donc axé le
cours sur
la pratique de la méditation. Ce cours m'a
permis de faire davantage de progrès.
Auparavant, je
trouvais que 15 minutes de méditation,
c'était très long pour moi; aujourd'hui
je médite 30
minutes le matin
et 15 minutes
avant de me coucher.
J'apprécie
la façon dont la Bhikkhuni Thích Triệt
Như nous transmet l'enseignement du Bouddha. Elle a une grande
maîtrise de la
matière et
son expérience saute aux yeux. Elle
possède également beaucoup de
charisme et
j'aime son sens
de l'humour, qui
nous fait souvent
rire, en
particulier lors
des traductions faites
par Mai Huong,
qui s'est donné beaucoup de mal pour
nous traduire simultanément et littéralement
la doctrine
bouddhique. Comme la Bhikkhuni
comprend la
langue française, elle
intervenait immédiatement lorsqu'elle
constatait une erreur de traduction.
Sourire aux lèvres, elle
disait en vietnamien «không đúng»
(ce n'est pas
juste). Elle trouve
toujours les
mots justes et
prend le temps de
nous expliquer
l'enseignement du Bouddha
et de
discuter de toutes sortes d'expériences
en rapport avec la méditation.
Je dois également
souligner que je ne crains plus la mort
depuis que la Bhikkhuni Thích Triệt Như nous a expliqué la loi
de l'impermanence
en termes simples
et intelligibles.
Aujourd'hui, je peux
parler de ma
propre future disparition,
parce que j'ai une autre approche de la
mort.
Au
début du premier séminaire en août 2013, j'ai médité avec
l'objet de méditation «ne pas parler». Après quelque temps,
j'ai compris qu'il vaut mieux répéter ces mots dans ma langue
maternelle. Par conséquent, je médite à présent avec les deux
mots «nööd rede» en suisse allemand. Je n'utilise néanmoins
cet objet de méditation que si mes pensées s'évadent. En
général, je n'ai plus besoin de cet objet. Fondamentalement, je
médite tous les jours, mais malheureusement, je suis très rarement
dans le Samadhi. D'où l'extrême importance aussi des retraites
à Vaumarcus car le méditant y est dans un environnement calme et
chaleureux, ce qui conduit à des progrès plus rapides.
Je
suis consciente que seule la méditation régulière et quotidienne
peut conduire à la pleine conscience. Pour cette raison, je ne
laisse pas passer un seul jour sans méditation ni qigong. J'ai
parfaitement intégré les deux techniques dans ma vie quotidienne;
aujourd'hui, les pratiquer me semble aussi naturel que me brosser
les dents. En outre, j'essaie si possible de participer aux séances
de méditation de groupe organisées par Mai Huong pour être à jour
sur les nouvelles techniques et les enseignements du Bouddha.
L'échange entre les participants est également très utile. C'est
pour cette raison aussi que j'ai décidé de participer de nouveau
au séminaire du mois de septembre 2015, qui sera organisé par Mme
Mai Hung Bui et donné par Bhikkhuni Thích
Triệt Như. Je
me réjouis d'ores et déjà d'en apprendre davantage sur les
enseignements du Bouddha et de méditer en communauté.
Remerciements
Pour
terminer, Je voudrais remercier Bhikkhuni
Thích Triệt Như de
nous avoir appris, en Suisse, la technique de méditation du maître
Thich Thông Triet et de nous avoir enseigné la doctrine bouddhique
de manière très charismatique et intelligible et avec beaucoup de
patience. Je profite aussi de l'occasion pour remercier Mai Huong
pour les efforts qu'elle déploie pour faire connaître la
technique de méditation Sunyata et le qigong en Suisse.
Genève,
24.11.2014 Doris Luong Ba - Meier
Không nói
Depuis la nuit des temps, les philosophes de toutes les civilisations et des milliards d'êtres humains aussi ont cherché à comprendre et à donner un sens à la vie, à notre passage sur Terre. Pour une existence glorieuse comme celle des grands penseurs, de certains hommes politiques, de chercheurs ou au contraire celle effacée et anonyme de tant d'autres, cette existence est souvent brève, au plus quelques dizaines d'années.
La mort, perçue de bien des manières selon les cultures est, avec une certaine forme d'égalité, la règle immuable pour tous. Mais avant celle-ci, d'innombrables souffrances nous conditionnent.
Comment accepter toutes ces différences d'un être à un autre, toutes ces situations douloureuses ou physiques ou morales et passer à côté des lourds ressentiments d'injustice ?
Comment accepter que la vie semble infiniment plus généreuse et facile pour certains peuples, pour certains d'entre nous, que pour d'autres ?
Quelle est la source de toutes ces inégalités insupportables à notre réflexion et si fortement éprouvantes.
Voilà à peu près où je me situais dans mes réflexions et mes interrogations en ce début septembre 2011, avant de participer au cours de base de méditation Sunyata.
Auparavant, j'avais pourtant cherché depuis tout jeune un certain nombre de réponses à mes questionnements. Curieux de nature, je m'étais même construit un télescope. Passionné pour les mystères célestes, observant très souvent le ciel pour voir sa magnifique mécanique, l'immensité des autres mondes et ainsi apprendre que des étoiles pareilles à notre soleil naissent pendant que d'autres s'effondrent pour mourir dans le malaxage de l'impermance des galaxies.
Mais ni les distances inimaginables ni les proportions gigantesques de ces univers infinis ne me rassuraient dans ma quête pour la compréhension du sens de la vie, je n'en percevais pas la logique mais en ressentais des tourments.
Parallèlement, je lisais beaucoup de livres relatant les textes des grands penseurs de l'Inde, de l'Orient, et m'intéressais aux écrits mythologiques et à leur symbolisme. Je dévorais les récits parlant des anciens patriarches Zen et ces lectures me rapprochaient d'une dimension longtemps recherchée.
Il devenait clair qu'une grande attirance pour un enseignement lié à une philosophie inspirée de l'Orient ou de l'Asie se faisait ressentir.
Mais que faire puisque je ne connaissais aucun Maître ? Je commençais par un cours de hâta-yoga et suivi pendant de nombreuses années cet enseignement avec le même professeur. Puis, tout naturellement, l'envie de pratiquer une discipline tel un sport de combat s'imposa alors.
N'étant pas du tout attiré par des sports de masse, je me tournais vers le karaté. Cette première approche d'une technique issue du Japon me convenait bien. Elle m'apprenait à découvrir et ressentir les causes et leurs effets car elle est fondamentalement liée à la compréhension de l'action et de la non-action. Bien des années plus tard, cette pratique au dojo m'amena à faire la connaissance de Monsieur Bui Minh Duc, Maître de Taï Chi. J'eu la chance de devenir un de ses élèves et de bénéficier de son enseignement particulier: "Dans la vie de tous les jours, on doit percevoir la réalité qui nous entoure, sans s'y arrêter, sans porter de jugement mais être prêt à tout à tout instant"!
Pendant toutes ces années, je continuais mes lectures et pratiquais diverses techniques orientales comme la concentration sur un objet, sur une flamme.
Un jour, je mis la main sur un livre qui m'intéressa vivement car il parlait des façons de stopper la pensée... Connaissant mon intérêt pour essayer de comprendre le fonctionnement de notre conscience, de notre esprit, M. Duc me proposa de me présenter Madame Huê Thuân Mai Huong, son épouse, Présidente de l'association Sunyata Lausanne. C'est grâce à cette heureuse rencontre que j'allais rejoindre peu après ce groupe de méditants et faire des découvertes très intéressantes.
Au premier cours de base à Vaumarcus, je rencontrais Sư Cô Triệtt Như, et faisait ainsi la connaissance de notre vénérable. Comme none enseignante, venue depuis la Californie, elle nous offrait le privilège de transmettre l'enseignement du Maître Thich Thông Triêt, resté à Perris, lui-même auteur de publications sur l'aspect scientifique de la méditation. J'allais alors découvrir différentes techniques de méditation comme" Không Noï" ( ne_pas_parler) en position du "lotus", mais aussi en marche méditative,et apprendre à relaxer la langue, écouter le son de la cloche ou encore regarder la lumière.
Tous les jours, dès 6 heures, nous méditions.
Puis Sư Cô nous enseignait par exemple la nature du phénomène du monde, l'impérmanence, la souffrance, et sa non-substantialité...mais aussi à l'aide de graphiques tels que des planches d'anatomie, nous découvrions avec elle les zones du cerveau impliquées dans le jugement et la dualité,comme les zones frontales ou, au contraire,les zones occipitales activées lors de la pratique "Ne_pas_parler" pour la connaissance non verbale.
J'entendais ainsi parler pour la première fois des effets biochimiques de la médiation et devenais persuadé que ce savoir est la voie vers la sagesse spirituelle, tout en sachant bien que pour moi ce n'était encore que très théorique. Mais même à l'état latent, je découvrais une piste.
Par moments, le stylo pour prendre des notes et les neurones chauffaient, alors une pause ou une séance de Qi Gong nous redonnait de l'énergie.
Son enseignement comprenait aussi des exposés passionnants sur la vie du Bouddha Sakkhiamuni et des découvertes qu'il avait faites au cours des différentes étapes de ses éveils, et de son accès au stade d'Arahan.
Lors des séances de méditations, des moments de calme de l'esprit, des ressentis non-duels, de sérénité même s'installaient parfois. Dans ces exercices, l'accès à cet état n'était jamais prévisible car bien que recherché, je ne pouvais le programmer. Mais lorsque je m'y attendais le moins, parfois "quelque chose" se passait et tout devenait très différent! Je ne ressentais plus ce monde d'une manière habituelle et même "ressentir" ne voulait plus rien dire.
En approchant quelque peu, je pense, l'état de Samadhi, j'étais BIEN !
Ces instants magnifiques me forçaient avec une extrême douceur à reprendre toutes mes interrogations sur la vie, ses inégalités et tous mes "pourquoi". De brefs passages dans ces méditations non-verbales me faisaient accéder à la vacuité et ces instants "intemporels" répondaient à toutes mes questions non résolues, parce qu'à ces instants précis je ressentais précisément le non-sens absolu de toute question !
Pour réaliser de telles expériences qui nous font chercher au dedans de soi, il faut nécessairement être bien encadré. J'ai eu la chance de vivre cet enseignement à Vaumarcus, lieu idilique, dans un paysage magnifique au dessus du lac de Neuchâtel. Son organisation était parfaite et notre cuisinière nous régalait de ses recettes végétariennes. Toute la gentillesse et surtout les contacts extraordinaires avec les autres participants, les échanges, l'amitié, et l'humour qui ne manquait pas, ont fait que pour moi ce stage à été une réussite complète.
Sư Cô, notre vénérable nous encouragea à pratiquer souvent tout ce que nous avions découvert et appris, dans l'attente des futurs stages.
En effet, Mai Huong organisa encore plusieurs autres cours de Prajna, à La Roche en 2012, avec les amis de Toulouse, puis à nouveau sur le site de Vaumarcus pour les deux année suivantes, avec enthousiasme et réussite. Ainsi l'enseignement de Su' Cô qui avait accepté de faire ces grands déplacements en Europe pouvait à nouveau nous êtres dispensé, pour de nouveaux aspects et les nécessaires révisions.
Pour ces jours si riches, pour cet enseignement exceptionnel et tout ce que j'y ai appris, je vous dis à tous, très sincèrement, un très grand MERCI.
Denis